A toi, furtif lecteur, qui passe par ici, Tu trouveras aussi, périmés et moisis, Les mots qui croupissent sans éclat et sans grâce, Les mots qui remuglent, qui ahanent et jacassent.
Fais en bon usage, ne jette pas ces pages. Elles pourront un soir, s’il faut te dépanner, D’un feu monotone, chauffer ta cheminée. Va, fais un feu de moi, qu’importe le tirage.
Fais en bon usage, rassemble donc ces pages, Là, pour caler les pieds du père et de la chaise, Où reposent, immortels, les poètes sans âge.
Ces géants rigolant sous des monceaux de glaise, Les deux mains décharnées priant pour que se taisent Mon bouffon verbiage, mes rimes, mes fadaises.
