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Julien BOUCHARD-MADRELLE

Ce siècle

Le siècle s’assombrit, les malheurs vont, croissant ;
Partout des meurtriers, les mains pleines de sang !
Des cruels font régner la barbare terreur,
Hommes plein de bassesse et qui n’ont pas de cœur,
Qui ne mesurent pas le prix d’une existence !
N’ont-ils jamais aimé, n’ont-ils pas eu d’enfance ?

Le siècle s’enlaidit, il se couvre de fange
Et l’enfant qui grandit ne trouve plus étrange
De voir sur les écrans des horreurs, chaque jour :
Il n’en est sans carnage et sans haineux discours !

Ô terreur, Ô chagrin, siècle vingt et unième,
Seras-tu aussi laid que le sanglant vingtième ?
Où court l’humanité ? Ô malgré son grand âge,
Elle est toujours si folle et l’on voit cent ravages,
Chaque année de son sein naître - la pauvre mère -
Cent ravages, cent maux, dans un bruit de tonnerre !
En ce siècle qui sombre il nous faut de l’espoir,
Il nous faut des rêveurs, car les nuages noirs
S’amoncèlent, terreur, et voilent l’avenir !
Il nous faut de la joie, ennemie des soupirs,
Il nous faut des penseurs et de joyeux poètes,
Il nous faut de l’esprit, de l’humour et des fêtes !
Car les barbares noirs vont fondre sur le monde
Plus farouches, plus fous, plus laids et plus immondes
Que ceux qui ont fondu sur Rome la superbe !
Après qu’ils soient passés ne poussera plus l’herbe,
Après qu’ils soient passés ne rira plus l’enfant :
Un autre Moyen Age avec toutes ses pestes
Débutera pour nous ! Ô, fous, je vous déteste !
Mais quel poids ont ces vers sur vos cœurs répugnants,
Vous qui voulez plonger des vies dans le néant ?
Quelle folie vous pousse, hélas, fils de la mort ?
C’est du sang qu’il vous faut et des larmes encor ?
Des cris pleins de terreur ? Honte du genre humain !

Hélas, pourquoi ces vers puisque j’écris en vain,
Puisque ces meurtriers ne liront pas ma rage,
Eux qui brisent l’enfant, eux qui brisent le sage !!

Il nous faut de l’espoir, Ô oui, abondamment,
Des récits où l’amour est présent, seulement
Et d’allègres chansons et des films joyeux,
Des récits pleins d’esprit, des fleurs. C’est là mon vœux !
Il nous faut pour contrer tous les nœuds de vipères,
Un nouvel âge d’or, un siècle des lumières,
Qu’il éblouisse enfin tous les obscurantismes,
Abattant le fascisme et tous les intégrismes !

Le siècle s’assombrit, l’Occident se saborde,
Plus que ne le fit Rome au temps des noires hordes !
C’est une décadence effrayante et honteuse
Et son tombeau, hélas, de ses mains, il le creuse !
Sa culture se fane, il ne croit plus en rien,
Ses temples sont déserts et le poète, en vain,
Met en garde et dénonce ! Il voit partout des cendres ;
Il montre les dangers comme autrefois Cassandre,
Il montre l’égoïsme, il montre la bêtise,
Mais on n’écoute pas et ses rêves se brisent !