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Juba RACHID

Le scorpion et la grenouille

L'hymne de mes pensées
En ce tardif réveil,
Le regret de m'élancer
En ces captivants sommeils,
Où je suis caressé
Par tous ces soleils,
Par toutes ces merveilles
De ces livres entassés,
Qu'une poussière roussit
Qu'un souffle éveille.

Épris d'une chaleur
Pour reprendre ces valeurs,
S'accaparant des rênes.
Revoir ces couleurs
En ces tentatives saines.

Pris place à cet âtre
A remuer ces braises,
Je ne fais qu'accroître
Les tons de mes dièses.
Et j'entends rabattre
Un thème enfouis,
Le lustrer de ce tartre.
Une légende sous une suie.

De ces lèvres d'esclaves
A mes nuits d'enfant
Une voix s'élève,
Débusque mes bas fonds.
C'est dans mes rêves.
Une Afrique dans ces journées d'été.
Sous l'ombre répandue d'un chêne,
Une brise en ses feuilles chantait
Sous l'accent doux d'une marraine.
Mes yeux captifs, une âme dorlotée.
A cet étang qu'une grenouille habitait.
A ses rives un scorpion hideux en peine
Pour une traversée, en ses velléités d'entêté.
Brigue l'aide du crédule locataire,
Qui fini par accepter sous jurement
D'abdiquer à une folie arbitraire
De ne point le piquer et tenir serment.
D'un air tempéré, agrée les propos.
En guise de foi, évoque sa noyade,
S'il en soit ainsi accroché à son dos.
Confiant, le passeur se mit en rade,
Évoque son assistance à tous ces badauds.
Élogieux ! Le discours, en cette esplanade.
Elle fut applaudie au baisser du rideau
Par son ôte de son dard à cette aide
Par des mots un peu tard s'exclame.
Regrette vivement cette randonnée.
Daigne une raison pour rendre l'âme,
Qu'ardemment à l'agonie la réclame.
Un acte incompris que vivante elle blâme,
Pour qu'elle puisse enfin pardonner.
Mes compagnons dérivent inertes et entrelacés.
L'un s'acquitte d'une vie pour une vertu qu'il brade,
L'autre par ignorance, d'un instinct opiacé.