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Juan ENCARNACION-VALVERDE

Le mensonge

Mythe ou réalité, fourbe ou romantique,
Serait-il repoussant ? Aurait-il une éthique ?
Il tient, certes des deux, piété ou indécence,
Et se pose parfois en vrai cas de conscience.

Mais plus qu’il n’y paraît, c’est affaire de conscience,
Pouvant y apporter du beau ou l’indécence,
Une affaire tenant de l’humain, du moral,
Qui serait de la boue, que l’on ôte ou étale…

Certains parlent de lui de la pire laideur,
Mais les vrais amateurs l’exhibent avec honneur,
Étant des convaincus pour raisons d’esthétique,
Plutôt que des fleurs bleues qui prônent pour l’éthique.

Pour d’autres c’est violer, la parole, son essence,
Et pour les dédaigneux, c’est par condescendance,
Vous faisant remarquer, le regard fier, hautain,
Qu’ils tiennent entre leurs mains, ta vie ou ton destin.

Mentir effrontément comme ferait l’enfant,
Exposant son visage, et son front, arrogant,
Ne rougissant jamais, ne pas perdre la face,
Cette authenticité dans ce regard de glace…

Alors que loyauté, probité, rectitude,
Ne serons pour certains que question d’habitude,
Belle sincérité, visible sur leur front,
Les qualités d’un dieu, la beauté d’Apollon.

Le menteur ne veut pas qu’à lui même on lui mente,
La traîtrise pour lui, c’est chose qui le hante,
Le mensonge à ses yeux, un acquis d’importance
Dont lui seul a le droit d’en user à outrance.

Qui n’a dans le passé, menti sans repentir,
Lui mentir une fois, l’évitant de souffrir ?
Lui cacher que la mort va venir le chercher,
Lui mentir par amour, mais sans le mépriser ?

Car il est bien des cas ou mentir est un droit,
Ou peut-être un devoir, que la morale octroie,
Se permettre parfois, quelques mensonges pieux,
Qui fait du bien à l’un, et très souvent aux deux…

Vérité impudique dans sa démonstration,
Aux mille et un dangers dans son exhibition,
Quand à dire à chacun ses quatre vérités,
Doit être condamné telle la vanité.

Conscience, incertitudes, tristesse ou pieux remord,
Ont leur gîte dans l’œil de l’homme le plus fort,
Cette lumière luit, radieuse, fragile,
Ne l’utilisons pas en mensonge inutile.

Mais le plus redouté, c’est celui en amour,
Celui qui dans le fruit, mûri jour après jour,
Qui nous fait tant de mal quand il a trop duré,
En s’étant immiscé en vulgaire étranger…