Au reflet du miroir, quand la nuit s’accapare D’un peu de mon esprit, que le bon sens égare J’ai l’affreux sentiment qu’un gros œil noir m’épie Au dessus, au dessous, dans ma chambre tapi
Guette mes moindres faits, anticipe mes pas Derrière, devant ; trace tel un compas L’objet de mes allées, le but de mes venues Survole mes pensées, ramène les déchues
Rien ne lui échappe, il sait mes défaillances Connaît toutes mes peurs, jubile de plaisir Quand au cœur de la nuit, je geins comme un martyr
Songeant aux souvenirs, à mes belles romances Que j’ai laissé en plan, sans jamais me douter Qu’un gros oeil noir, un jour, viendrait pour me juger