Les Princes Calligraphes dégrafent le corset Où sont ceints les mots saints. L’émotion, moment sain, Qu’orfèvres ils cisèlent à la pointe des ailes, S’envole et se délie par ce chemin.
Sur le blanc parchemin, La tache est un délit que leur tâche interdit. Le mot s’enfle et se courbe, Se cabre et se braque, En pur-sang indocile, frémissant et fragile. Cavaliers émérites, ils maîtrisent Pégase, Sans jamais la froisser.
En évitant le laid, Artistes entêtés, nourris au sein des Muses, L’œil dans la Voie Lactée et dans les astres tristes, Ils tissent une toile Où les rêves se prennent tel un papillon.
Ephémère brillance qu’un Sublime innovât, Quand bien même il s’étiole et à jamais s’éteint, Sur la pupille encor le feu reste imprimé, Et de ce corset leste, Hélas déjà défunt, défalquons le parfum.