Le promeneur discret traverse la forêt D’un pas respectueux pour l’ombre et son secret Certains amis passent dans la vie en retrait Nous laissant sur l’onde le sillon des regrets
Un visage émerge parfois aux moments froids Un silencieux ami perdu en quelque endroit Sans cri sans pleur sans croix et sans nul désarroi Sans que sonnât la cloche au sommet du beffroi
Alors on se souvient de cette ombre effacée Des mots amis émis des bons moments passés Et on a honte enfin de n’avoir rien perçu
Vers quel pays brumeux vers quel endroit glacé S’en vont tous les discrets sans qu’on les ait chassés Même sans les trahir nous les avons déçus