Être esclave des sens quel sort avilissant Ces chaînes de forçat qu’on porte avec bonheur Tel un laurier romain une légion d’honneur Sont le sort méprisé d’un chien obéissant
Il n’est pas un plaisir dans ce sort indécent Dans ce champ sans honneur il n’est point de glaneur Seul règne un beau tyran un triste gouverneur Qui se rit des peines et des espoirs naissants
Il est des ermites des prêtres réfractaires Préférant leurs bois noirs leur exil volontaire A la prison dorée d’un amour captivant
Certains envient ces fous sur leur roc solitaire Est-il préférable de n’avoir rien sur Terre Ou bien d’avoir souffert d’un amour émouvant