Dans une tombe amère en un marbre d’ébène J’égrène mes chagrins tel un mauvais semeur Dont nul grain ne germe ou dont l’épi se meurt Voilà le sort honni de la mauvaise graine.
Si grasse soit la terre si grande soit la peine Nul limon fertile n’éveille le dormeur Et celui qu’on livra aux mains des embaumeurs Garde son sang figé et sa tristesse pleine
Qu’importe les mots mis sur les plaques glacées Les toujours proférés par d’autres trépassés Dans un tombeau amer j’égrène mes chagrins
La fleur imputrescible et sans aucune essence A terni comme moi qui suis sans connaissance Dans un tombeau amer ne germe nul grain