Où le sapin frissonne et où fraie le saumon Le gypaète seul a son vaste domaine Depuis l’azur lointain sur l’entreprise humaine Il s’abstient d’adresser de vaniteux sermons
Loin de la mer cobalt fleurant le goémon Au-dessus du granit le vautour se promène Ignorant la fureur née de la paix romaine Dans les temples d’acier où nous nous enfermons
L’oiseau débarrasse les sommets des carcasses Afin de s’en nourrir les laissant choir soudain Sur les roses parois où les os se fracassent
L’homme dans la vallée sereine et reposée Ignore les tombeaux enfouis sous les jardins Sous la roche rose par l’eau claire arrosée