Le silence si l'on veut est une mère tendre Qui nous ouvre ses bras quand les portes se ferment, Quand la marche des heures approche de son terme, Une mère attentive qui veille sur nos cendres.
Il désarme nos sens et donne le vertige, Accorde notre passé sur les violons de l’âme, Ranime les échos, relève les vestiges, Et rend ton souvenir plus tranchant qu’une lame.
Il nous accueille un soir au seuil de la tendresse Aux lisières du rêve où l’âme se débat Il impose sa loi aux foules qui se pressent Aux portes de la mémoire, aux cœurs que l’on abat.
Le silence est diamant, le bruit n’est que l’écrin, Eternel comme l’espace, infini comme le temps, Le silence est un chant qui court sur les chemins, Qui nous rattrape un jour quand l’amour plie le camp.