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Jean-Marc BUTTIN

Le chat qui miaule.

Une fée, sur mon épaule, regarde son
Aile, qui saigne une poussière d'étoile.
Elle hoquète quelques sanglots et des sons
Inaudibles aux oreilles. Comme un voile

Battant au vent d'une brise sans un souffle,
Elle ondoie telle une cascade d'eau fraîche,
Qui n'atteindrait jamais le sol. Chevelure
Sans fin, soyeuse de perles d'une eau pure.

Un chasseur, imprudent au coeur de l'automne,
Lui a lâché sa purée de plombs dans l'aile.
Elle gémit maintenant un air monotone,
Sur mon épaule, tout petit être frêle.

Age d'or des fruits murs, la saison du brame
Laisse la forêt à l'avide chasse nuit
Des hommes loups, en rut au loin de leurs femmes,
Quêtant l'odeur du sang frais, pour fuir leur ennui.

Porteuse de mystères à délivrer à
La mousse des arbres et aux feuilles d'or fin,
Une fée insouciante a croisé ce soir là
Un viandard enivré voulant se faire' la main.

Je passais par là, au profond de mon rêve,
Courant après quelques croupes à lutiner,
Quand un bruit sec, une lumière se lèvent
D'une brèche du sol, d'où cette fée blessée

Tourbillonne incertaine, les yeux révulsés.
Son vol laisse une traînée de poudre d'or fin.
En silence, sur le profond de l'air rêvé,
Elle enrobe mon corps, se pose sur ma main.

Oiseau fragile aux ailes libellule bleue,
Je la soulève sans heurt sur mon épaule.
Perchée elle s'ébroue d'un nuage vaporeux.
Quand j'ouvre les yeux, j'entends le chat, qui miaule.