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Jean-Marc BUTTIN

Hébétudes nues.

J'ai vu la mer et sa platitude d'huile.
Je m'y suis baigné, pour sentir ma peau de sel
Caresser les vagues, lourd comme une tuile,
J'ai flotté, gris du désir de toi, sous le ciel.

Le sable chaud sentait l'oubli d'un jour sans vent.
Des coquillages creux jonchaient la plage nue,
Sur laquelle un pêcheur lançait tranquillement
Un fil sans hameçon, pour attraper la vue.

J'ai senti l'air. Il puait le vide d'âme.
Pas le moindre corps de sirène près de l'eau.
Un chien en laisse tirait sa vieille dame
Vers l'horizon, qui s'égarait en gerbes d'eau.

J'ai voulu penser à toi et rien n'est venu.
Pas le moindre frisson de gouttes d'eau de peau,
Le calme plat des grandes hébétudes nues,
Quand les choses, dans leur chaos, vont à vau-l'eau.

Les amours mortes craquent sous les dents sablées,
Regardant passer les trains d'indifférence.
Elles gisent par le fond du coeur désamouré,
Dans la gorge un triste goût de baisers rances.

Une murène a mangé ce corps sans désir,
Qui coulait au large des amours lazuli.
La mer a roulé quelques vagues de plaisir,
Pour offrir son comptant d'un souffle de dépit.