A jamais, cette porte ouverte sur le temps Donne à courir les champs de l'espace désir. L'amour a rompu les amarres des amants. A la dérive ils cherchent l'île du plaisir.
Profondes morsures des dents du désir fou, Cicatrices ouvertes, béances du temps, Crevasses de l'envie de baisers dans le cou, Entailles du besoin de se savoir aimant,
Y'a plus qu'un oubli qui se cherche son linceul, A pleurnicher des sanglots sans larme de sel. Finis les bouquets de roses, bonjour glaïeuls Couleurs vives, souvenir d'un parfum de miel.
Leur sexe à jamais loin des belles cueillettes De ces nuits de Lune à caresser le futur. Sur la peau de leurs cuisses aux oubliettes, Restant à bailler leurs nuits blanches figures'.
Leur chagrin deviendra rance et vieux, sans âge, Ils oublieront leurs batailles à se chercher Au loin profond de leurs corps perdus, en rage De croquer le plaisir des douces voluptés.
Le rêve aussi s'effacera pour s'éteindre. Le grain de leur peau devenu sable de mer, Ils se baigneront dans l'oubli, pour étreindre Des sirènes aux écailles feu de l'enfer.
Leurs lèvres bleues, comme un cul de poule aux oeufs d'or, Cracheront des mots obscènes de sexe mort. Il n'entendront qu'un silence velours satin, Sur lequel se poseront leurs tremblantes mains.
Au sort des rencontres des désirs assouvis, Les râles geignent rauques les déconvenues. Sans amour, baiser reste hygiéniquement gris. On ne danse pas avec Dieu sur tous les culs.
Adieu bel amour, aux courbes de nos fesses, Nos orgasmes ont semé le doute du temps. Sur la croupe de nos nouvelles maîtresses, Ne resteront que de petites morts, des blancs...
