Il vous avait rêvé la silhouette lascive Avec cette splendeur qui incendie la rue Lui qui n’inspire plus que le jet de salive, Vous taraudiez Madame son esprit malotru. Il est des érections qui grossissent à vue, Le gueux manque quelquefois de finesse, Quand au coin de la rue vous aurez disparu, Il réitèrera de vous pincer les fesses.
Recouvrant toutefois l’art des mondanités Pour la énième fois sous le pont des soupirs Il voyage en vos bras et s’espère alité Au fond d’une gondole où monte son désir. Il roule dans ses yeux un élan de plaisir Celui d’avoir baisé sans regrets éternels Votre bouche incarnat, sucrée à en mourir Avec la sensation d’avoir touché au ciel.
Ce soir il gagnera en sa cour sans miracle Un carton sur le trottoir gris, pale faisceau Il n’aura que son coeur à donner en spectacle, Un résidu d’enfant tombé dans le ruisseau, Et ce corps recourbé, perclus de soubresauts. Une belle d’antan glissera ses parfums Alors en son exil, il reprendra d’assaut Le fil renouvelé de ses rêves défunts.
Demain en son cœur d’acier athermane L’azur sera plus gris au-dessus de sa tête Il ne la verra plus en sa jupe diaphane Et sa voix tanguera au-dessus des planètes.