Il est des douleurs inconnues Aussi vives que meurtrissures, Quand l’amour s’est trop abstenu, Le temps incise les blessures.
A l’aube un quinze mai il a de guerre lasse Quitté son égérie avant le point du jour. A-t-il du walhalla atteint les bleus contours ? Là-haut, notre ici bas, est-il si dégueulasse ?
Dure comme l’airain, au fronton des paroisses Sa foi en l’au-delà rimait avec toujours L’église pieusement harangue des discours Berçant dans l’illusion l’inconfort de l’angoisse
J’ai si souvent perdu la trace De cet homme aux altiers contours Engonçant son trop plein d’amour Au secret de sa carapace En attente de mots massés sous sa cuirasse Le lit des sentiments vient assécher son cours Aux affres du silence ou du pavé de l’ours De vains affrontements où chacun perd la face
La vie cruellement a creusé tant d’espace Entre son cœur battant tendu comme un tambour Et mon esprit distant, celant des non recours Dans l’absence d’échos du pater familias Parfois affleurait en surface Ombre et lumière tour à tour Sous l’opaline et le velours L’émoi de son regard fugace
Rien de ton souvenir à jamais ne s’efface Rose a lesté son cœur du fardeau de l’amour Dans l’espoir d’un baiser unique et sans retour Vidant son regard bleu du poids de sa besace, Des perles de chagrin sur sa joue s’entrelacent Depuis que sans un bruit tourna court le séjour, D’un duo éperdu, dans l’agonie du jour Leur scénario usé est tombé en disgrâce
Et, dans ce crève-cœur au bout de son impasse Un dédale éternel l’isole pour toujours. Sème petit poucet sur son compte à rebours Des baisers à foison, comme une dédicace. L’ombre a glissé son pas de cendre A l’ubac abrupt d’une vie Pourquoi l’avoir laissée descendre En des pensées vides d’envie ?
Trop éphémère communion, j’ai recueilli lecture Du souffle salvateur qui gonflait en ton âme Comme ultime recours scellant ta géniture Où je viens faire escale au soir d’un vague à l’âme.
Il est des douleurs inconnues Aussi vives que meurtrissures Quand l’amour s’est trop abstenu Le temps incise les blessures.