Vos
poèmes

Poésie Française : 1 er site français de poésie

Vos<br>poemes
Offrir
ce poème

Jean Louis BESSIERE

Les Aiguilles accouplées

J’aurais aimé longtemps m’échouer à ta grève
Sans heurter la pudeur de mon cœur mis à nu
Peut-être aurais-je du demeurer l’inconnu
Qui arpentait la nuit le trottoir de tes rêves.

J’ai exalté souvent sur ce banc mes je t’aime
Appris à ton côté à vivre avec passion
Celle dont j’ignorais jusqu’à la dimension
Aux fonts in baptismaux de mon second baptême

Alors si je suis las sur le pas de ta porte
Avec en mes yeux bleus nos images égarées,
En rompant le filin à ton corps amarré
Les brûlures passées remontent en cohorte.

Je garde sur ma lippe ton écume suave
Et le flot lacrymal versé comme un aveu,
Quand brillait le soleil au lagon de tes yeux
La musique du cœur s’élevait d’une octave

Les notes du piano doucement se sont tues
Effaçant les soupirs des leçons de solfège
L’unisson fusionnel soufflé à nos arpèges
Lentement égrenés sur ton corps dévêtu.

Quand j’oublierais le goût de ces perles de sel
Ton parfum citronné au creux de mon épaule
Nos âmes enroulées jouant à pigeon vole
Les braises en fusion où ma raison chancelle,

J’irais à tout hasard soigner mes ecchymoses
Effacer mon credo dans le vent de l’oubli
Alors sans un regard pour ce casus belli
Ma vie rassérénée rêvera d’overdose.

Les aiguilles accouplées au cadran de nos montres
Suspendent un instant les caprices du temps
Au hasard minuté de nos amours mutants
Laissant au gré du vent un air de malencontre.