Les rouages glacés sont au point de rupture Quand le miroir du ciel ne porte plus le deuil D’un hiver sans geôlier serviteur de pâture Au poète empressé de refranchir son seuil.
La châtaigne brûlante a déserté la rue, Souvenir hivernal des frimas de Nivôse, Elle n’est plus de mise et son troc incongru A passé le relais à l’éclosion des roses.
Quand le baiser du vent inocule sa fièvre A la terre plissant son manteau de sillons Où il vient s’abreuver effleurant de sa lèvre Le sifflement festif où filtre sa chanson.
Je sais sur nos versants le retour du berger L’églantier strip-teaseur éclatant ses bourgeons Les temps d’obscurité enfin désagrégés Et l’accueil du clocher au couple de pigeons.
Les neiges éternelles écoulent des montagnes Des torrents bondissants aux lits tumultueux Où viennent s’abreuver les troupeaux de Cerdagne. L’ombre glisse au soleil l’accord d’un pas de deux.
La lame de Phoebus frappe à coups redoublés L’arc-en-ciel où s’asseoit la rondeur des collines Et la pluie qui chantonne fera mûrir le blé Accrochant des claquettes à son pas ballerine.
Jonquille tend la lèvre au baiser de l’abeille Exquise volupté seyant aux fleurs rebelles Portant en caraco la cape du soleil Tordant son joli cou aux neiges éternelles.
La belle de minuit, papillon du Dimanche Cœur chevillé au corps s’envole à perdre haleine Au ciel d’une insomnie où l’heure se fait blanche Aux bulles d’embellie s’emplissant d’oxygène.
L’amour vient à nouveau au bal du clair de lune Sécher les yeux amants aux gouttes de rosée, Cogner au fond du cœur des blondes et des brunes Ses pensées érotiques et ses lenteurs osées
Qui s’en vont musarder où le désir les mènent Aux confins du couloir de minuit, mais qu’importe Le printemps a des jeux pénétrant les arènes De clameurs espérées sur le pas de nos portes
Quand la prunelle s’offre aux éclats que paillette Le foyer rougeoyant où dansent les flambeaux D’un plaisir contenu où les yeux se reflètent A la vague léchant l’étrave et l’étambot. Où je vais divaguant.