Vos
poèmes

Je jette ma cape et tombe le masque.
Si je me dévoile avec tant d’audace
C’est que je ne crains pas la pointe des casques.

Je n’ai besoin d’aucun brevet pure race
Car Seigneur chez moi, les mots m’appartiennent
Autant qu’à tout chacun. Ici est ma place.

Qui m’en dénie le droit ? J’attends, qu’il vienne !
Misérables censeurs, sous–poètes mineurs,
A votre place ! Je suis à la mienne.

Il vous faut des bûchers, des exterminateurs !
Pauvres Torquemadas dans vos charentaises.
Minables ! N’est pas qui veut Inquisiteur.

Du haut de vos tribunes, le cul en chaises,
Vous décernez coupes, pales colifichets,
Ridicules hochets pour braire à l’aise.

Vous excommuniez ou vous vous entichez
Du premier pékin ou dernier crétin !
Vous publiez vos amis et vous affichez

Des goûts vacillants et trop souvent incertains.
Vous êtes des docteurs ès-fesses, ès–frasques,
Des cuistres hautains, pondus frais du matin.

Je jette ma cape et tombe le masque.
Si je me dévoile avec tant d’audace
C’est que je ne crains pas la pointe des casques.

Je n’ai besoin d’aucun brevet pure race.

Je suis Seigneur chez moi.