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Jean L INFONTE

Barnum

Aux larges avenues, des chiffres capitaux.
Je transmute de l’or, charbon des fournaises.
Aux riches parvenus, des clowns, des chapiteaux,

Des loups, des tigres, des selles camarguaises.
Je transvase du vent, outre de Pandore.
A vos panses ventrues, tendues, si à l’aise,

Des ceintures à clous qu’un rubis décore.
Je refuse le sang, votre seul élément.
Vos bras vers eux tendus, qui vous les perfore ?

Je veux être pire, je peux être clément.
Je transfère du cash, je presse le bouton.
Dans vos têtes têtues, des cerveaux de ciment,

Des devis de béton, de voraces gloutons.
Je transporte la mort comme mon beau céans,
Chevalier carnaval ou simple mouton ?

Et que souffle le cor sur le grand Océan.
Je transforme les sorts, être sortilège.
Etre moine bourru ou le chant d’un géant ?

Au barnum nuage qu’un jour désagrège,
Je joue de l’olifant et de la trompette.
Ecoute monter mes gammes, mes arpèges.

Au barnum nuage, être la tempête.