Vos
poèmes

Des pluies d’étoiles. Et le monde vibre
Au chant las des échos. J’ouvre l’arc de mes bras
Au ciel immortel, à l’horizon libre.

Ma colère gronde. Des palais d’Alhambra
Aux déserts tatares, des plaines de Borée
Jusqu’au détroit du Cap où mon âme sombra,

Des forêts, de leur cœur noir jusqu’à leur orée,
Des fleuves de sang vert, des volcans de l’orgueil
Au sein des vanités, des aurores dorées

Jusqu’aux morts annoncées, de l’Enfer, de son seuil
Jusques à l’Empyrée, de l’atome vide
Aux encyclopédies, des récifs en écueil

Jusqu’au jour terrible, de la main qui guide
A celle qui reprend, de mon sang qui souffre
Dans des veines creuses, de gloire rigide

En trahisons blêmes, du centre du gouffre
Où dorment les monstres, aux astres sublimes,
Du serment suprême jusque dans l’esbroufe,

De ce serpent d’Eden aux parois d’abîmes,
Du ventre de Marie aux clous plantés en croix,
De la prose plate aux parois de rimes

Qui poussent le fardeau et où chantent les voix,
Anonyme accord de nos cœurs qui battent,
Je brandis mes tripes, j’exulte d’une foi

Que rien, personne, ni ceux qui m’abattent
Et vers qui je tourne mes yeux plein de toi.
Anonyme accord de nos cœurs qui battent.

Dans nos nuits d’écran, je n’aime que toi.