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Jean-François MERCIER-GOAS

Frustrations.

Quand la vie vous a montré le meilleur,
Dès le début et que vous en avez profité,
Quand marcher, courir, bouger, respirer,
Est naturel, simple sans réflexion,

Il est difficile, voire inimaginable,
De se voir privé de tout cela,
C’est pourtant bien ce qui m’est arrivé,
Sans vraiment savoir comment.

Un vaccin de trop peut-être ?
Une arrière-grand-mère inconnue ?
C’est sûrement génétique,
Ce n’est pas héréditaire.

Alors, petit à petit, jour après jour,
Les distances de courses ont diminuées,
Puis la simple marche est devenue ardue,
Jusqu’à ce qu’un jour, tombent les verdicts.

En cette année mil neuf cent quatre vingt quinze,
Je me suis vu affligé de deux fléaux,
Pour quelqu’un d’actif, de volontaire,
Ce furent deux coups de massue.

Atteignant toutes les fonctions motrices,
Me privant du simple plaisir de marcher,
Je me suis vu affligé d’une sclérose en plaque,
Non, ce n’est pas une maladie de peau !

Pour ne pas lui donner plus d’importance,
Qu’elle ne doit en avoir d’ailleurs,
Je vous épargnerai donc son explication,
Il m’aura fallu des années pour accepter,

Non pas la maladie, car il semble inconcevable,
D’accepter d’être malade, ce n’est pas naturel !
Mais tout en continuant à la combattre,
D’accepter de vivre avec.

C’est toute la différence !
Accepter de ne plus marcher et encore moins courir,
Accepter la dégradation physique et de l’image,
Accepter les frustrations qui accompagnent cet état,

Et pourtant au quotidien se battre,
Se battre pour un sommeil réparateur,
Se battre pour se lever,
Se battre pour vivre dignement tout simplement.

Et puis, cela ne devait pas être suffisant,
Qui ai-je bien pu offenser pour obtenir,
Comme une punition supplémentaire,
Cet autre fléau insidieux lui-aussi ?

Sans fondement aucun,
Sans relation aucune avec l’autre état,
Supplice qui au-delà de l’atteinte,
Faite par le premier fléau,