Je me suis longtemps assoupi A l’ombre des flamboyants Avant qu’ils n’embrasent la savane. Je n’avais pas foulé la piste ravinée de Peyiri Qu’un feu de latérite me brûlait déjà les poumons. Déjà m’anéantissait le ciel Chauffé à blanc de Koudougou, Déjà des nuées d’enfants rieurs M’emboîtaient fièrement le pas. La file morne des zébus, fronts bas Contre le souffle musqué de l’harmattan, Traversait famélique au loin mon rêve. Et la plainte du muezzin vibra cinq fois sur la ville.