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Jacques ICHARD-MAURY

Petit foifeau deviendra grand

N’allez pas vers la cage à la porte fermée,
Car voler se découvre de branches à branches.
N’ayez crainte de suivre le stream buissonnier
Et, afin qu’aux barreaux ne se brisent vos ailes,
Affrontez sans soucis les confins azurés.

N’écoutez pas le chant des hiboux apeurés
Qui eux-mêmes se clouent à l’huis de leur prison.
Des ciels infinis, nul chemin n’est tracé ;
Point de carte ne faut pour fouiller l’horizon :
Poursuivez les nuages ! Ces desseins du vent…

Tourterelles, Pinsons, Mésanges et Colombes,
Moquez-vous de ces grands, aux noms creux de rapaces,
Car vous êtes - Oiseaux délicieux ! - ces Ulysses
Des cieux, attendus par tous ceux, qui au seuil
De l’adieu, pour un vol achevé vers leurs dieux,

A votre imitation, brisent leurs carapaces.
Ne les décevez pas, ces oiseaux éplumés,
Qui, sur leurs plumes marchent, aux pas de leur âge,
Oublieux de ces rêves qui furent les leurs,
Et qu’ils voient voleter sur le bout de vos ailes.

Car l’inconnu s’accroît à vos espiègleries !
Le mystère du monde à vos vols hasardeux
Devient à chaque heure et plus beau et plus grand,
Bien plutôt que réduit à ces plans disgracieux,
Que fourbissent tous ceux portant deuil de leurs ailes.

Oiseaux, petits oiseaux, qui piaillez encore
Contre la coque de votre œuf juste quitté,
Ecoutez le chant gai, de la plume, la feuille,
De la brume et l’embrun, à vos oreilles dire :
« Il n’est d’école à suivre que celle d’Eole ».

29/07/2003