Narcisse à la rose (La poésie est affaire de tous*)
Des avalanches d’or du vieil azur, au jour Qui vient encor au mur lance son oriflamme. La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme , Vacilles en son feu et brûles tes contours.
Le temps va ramener l’ordre des anciens jours, Quand tu n’étais que braise ignée d’un neuf été. Des tourbillons confus d’océans agités… Vois surgir de sa brume demain tes atours.
La lèvre sans y boire ou tarir son haleine A figé ton baiser sur son onde sereine. Je veux je veux longtemps plonger mes doigts tremblants
En cette eau sûre où l’avenir se penche et songe ; La même rose avec son bel été qui plonge S’est ouverte martyre à l’hiver trouble et blanc.
*Les vers en positions impaires sont de Nerval, Baudelaire et Mallarmé.