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Jacques ICHARD-MAURY

Jardinage

Tu m’avais deviné approcher dans ton dos
Pour te dire combien ta chair m’avait manqué,
Qu’un jour vivre hors de toi serait trop lourd fardeau
Si du soir n’espérais de ton corps le banquet.

Accoudée au comptoir de ce bar, reins creusés,
Tu tendais, dans ton jean enserré, ton cul rond.
Quand tes fesses roulèrent, mes sens embraisés
Surent combien ta nuit envisageait l’affront.

Que ton panier fut bien garni je promettais,
En veillant que ta danse ne rompe la digue.
Promettre suffit-il ? dit ta main qui tâtait.

« Il n’est de fleurs de mes jardins que ton abeille
Ne butine » dit-elle, « et plante sans fatigue !
Pourvu que j’aie les fruits, qu’importe la corbeille… »