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Jacques ICHARD-MAURY

Advienne que pourra

Advienne que pourra les nuages s’en vont
Il n’est plus dans le ciel qu’un espoir déchiré
Comme un peu de coton sur le fond du ciel bleu
Ce ciel indifférent à tout ce qu’il abrite

Nous dispersons nos temps selon d’étranges rites
Où le moindre mensonge est un terrible aveu
Tout ce travail ballotté par vents et marées
Que vivre nous inflige un ineffable affront

Ah Que si tout respire Que si tout est une âme
A la nature éclose Que tout expire et
Tout enfin s’apaise puisque seuls les désirs
Ont ce parfum de volupté inassouvie

Nous déchiffrons de l’ordre là où tout dévie
Et notre seul savoir et notre seul plaisir
Sont de voir une absence à jamais s’étirer
Comme si nous savions le feu hors de la flamme

Cet ordre deviné sous des lois incertaines
Cet ordre est-il la canne blanche qui résonne
Sur le trottoir de notre histoire Et cet aveugle
Que sait-il de ces rues tant de fois parcourues

Mais si ce n’était pas d’un esprit secouru
Le palliatif de notre tare alors que meuglent
Tous les bœufs de la terre Ici on ne moissonne
Par des bouches de vent que des paroles vaines

Que savons-nous du choix que fait notre langage
De nos désirs de ce qui est qui défend-t-il
Et quand le ciel se vêt du gris de la colère
Nous sommes les enfants surpris de sa révolte

Pour exister nous commettons l’unique faulte
Nous sommes la verrue sur la peau de la terre
Une erreur un abcès sur l’océan une île
Nos montagnes des vagues ne sont que l’image.

1974