Nous marchions en silence dans les vagues premières Et nous écoutions les propos de la mer Si troublants que parfois Nous en fûmes touchés Comme au temps de nos premiers émois
Elle évoquait le temps qui vibre comme des cordes Tendues entre le ciel et l'eau Elle nous rapportait des légendes lointaines Des récits de marins Des histoires incertaines Des fictions qu'entrecoupent Occasionnellement Des fibres ténues de la réalité
Nous avancions pareils A du sable emporté Par le vent marin Ou à de la poussière Sans cesse balayée Et qui se dépose sans fin Sans prendre en compte notre volonté
Souvent la nature à notre insu domine Notre faible raison Et nous avançons en faisant mine D'ignorer la prison Où elle nous maintient A jamais enfermés