L’autobus qui ronfle Hérisse le poil Du félin tigré Au pied du portail De l’église
Le chat comme le chauffeur frise La crise De nerfs
Les rues sont bouchées Par un trafic intense Et des travaux divers
On regrette le temps Des vieilles diligences Des femmes en crinoline Des jeux de billes Sur le trottoir étroit
On regrette le temps Des crieurs de journaux Au croisement des boulevards Et des hommes en tenue sombre Avalant une bière En vitesse au comptoir En sortant du bureau
On regrette le temps Des ouvriers d’usine Croisant des lavandières Et des chiens sans collier Au pied des réverbères
On regrette le temps Des chanteuses de rues Des marchands ambulants Des odeurs de morue De la poissonnerie Et du pain frais du matin Dans la boulangerie