Le petit ru délire Sur ses berges les saules Se grattent la plante des pieds Les rares feuilles secouées Extirpées de leurs rêves Douloureux s’étirent
Deux poissons ailés Se croisent près du pont Bien inutile puisqu’il suffit A peine d’un bond Pour traverser l’eau fraîche Où des champignons D’une espèce inconnue Viennent s’abreuver A la belle saison
Le petit ru transpire Sous le soleil d’été Il se plaint A qui veut l’entendre
La peur de déborder Lui fait préférer dit-il Le gel à pierre fendre De l’hiver rigoureux Qui lui semble tarder