Le petit bateau de pêche s’essoufflait Ahanait Transpirait Epuisé il se plaignant De tous ses malheurs
Il tendait un poing vengeur Vers les dieux de la mer Dont il disait qu’ils le malmenaient Plus que tous les autres A cause de relents D’anciennes colères Dont personne depuis cent ans Ne sait plus rien
Le grand-père ou la grand-mère Du petit bateau Aurait fauté comme en ce temps Où le moindre déplacement D’air ressemblait A la malséance D’impudentes relations
Rien au monde dit le bateau N’a la dent plus dure que les dieux De vraies teignes en ces lieux Où nous ne cherchons A parler franc A dire vrai Qu’un peu d’air frais Un zeste de liberté Une once de sérénité Et beaucoup de poissons