C'est pour casser la solitude Que côte à côte nous avançons Dans l'allée déserte Et nous nous étonnons De nous trouver dans un village Sans aucun charme Sans aucune âme Sans aucun âge
Les platanes eux-mêmes Au bord de l'avenue Ne semblent pas enracinés
Ici tout s'est déposé Comme sur un meuble la poussière Comme des feuilles mortes dans un jardin Ou comme les cendres qu'une main Eparpille dans le cimetière
Rien ne va plus en profondeur Ici mes frères et mes soeurs Que ne l'exige le décor Du théâtre quotidien