Quand une montagne Vient accoucher D'une souris Elle s'en sépare très vite L'abandonne au torrent Glacial et tumultueux Qui charrie des feuilles Des brindilles Et quelques détritus Accrochés à Des branches dégarnies
Le souriceau soucieux D'arriver à bon port Accomplit alors De prodigieux efforts Pour échapper à la noyade
Sur les rochers parfois En bordure de l'eau Des promeneurs cassent la croûte Mais je doute Fort que l'un d'eux Remarque jamais Le passage furtif Du petit animal Qui meurt presque toujours Avant d'avoir atteint La fin de son parcours
La montagne au fil du temps Accouche dit-on De milliers de souris Par an