A l’âge où l’on passe son temps Calé dans un fauteuil roulant Plus rien ne s’offre à soi Que des heures pensives Qui s’égrènent lentement
Les vieux n’ont de prise Que sur les vestiges De leur passé Tandis que le futur Reste l’ombre indécise Toujours vaguement grise Ou faussement bleutée
Ils se tournent alors Vers leurs petits-enfants A quelques encablures Des heures dernières Et la voix tremblotante Pour ne pas leur sembler Ni trop aigris Ni trop amers Ils ne parleront que De pluie et de beau temps