Des plis et des surplis de la robe du temps Naissent les premiers bourgeons Et les grêlons Les giboulées d'avril Et des crimes impunis Nés d'orages diffus Et lointains qui Font la douleur des villes
Des plis et des surplis de la robe du temps Surgissent des fleurs Comme des belles de nuit Qui se confient innocemment A la Grande Ourse Tandis que des clients Anonymes déboursent Sans compter Pour que s'effacent Toutes les traces De l'arrière-saison Froid glacial de l'hiver Ou brûlures d'été
Des plis et des surplis de la robe du temps Grouillants comme autant D'insectes qui bourdonnent Des mots giclent détachés De logiques imbéciles
C'est le royaume alors ouvert Au tout venant Aux sorcières édentées Aux vieux qui jacassent Aux masques cocasses Ou tragiques d'Ensor Qui vont se perdre au sud Mais qui sont nés au nord Et aux lanceurs de pavés Que nous fûmes naguère Que le temps passe Que le temps passe