Nous courons trop souvent Après l’ombre du jour Et entre nos doigts Le temps s’écoule Comme du sable Sans cesse alimenté C’est que l’heure moqueuse Refuse d’avancer
Nous la chatouillons parfois Pour la détendre Pour l’amuser Mais jamais rien ne peut y faire L’heur est toujours Par nature Bien sérieuse
Celle surtout qui agite la faux Qui de ses doigts crochus Transporte la lanterne Qui lui permet de compter Les pas que nous avons perdus Entre deux amours Deux déchirures Deux remords Deux malheurs
Les temps les plus radieux Sont ceux que sans conscience Les hommes indélicats Ont emprunté aux dieux