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Jacques DE KEROUAC

Paradie Virtuel

Un matin tu chassas les lutins de ton lit.
Tu avais disparu sur une flaque de la cours,
Dans la meute des autruis où tes larmes coulaient.
Sur le mur de l'école trois moineaux se posaient.

Tu flattas les flatteurs, fédéra les rancœurs
Mais jamais ton reflet ne brillait dans leurs cœurs.

Un matin étouffant de tendresses ardentes.
Sur ses collines brumeuses tes espoirs soufflèrent,
Seules tes larmes glissaient sur les monts de son corps.
Sur les branches en fleurs trois moineaux gazouillaient.

Tu flattas sa douceur et voilas tes rancœurs
Mais jamais ton reflet ne brilla dans son cœur.

Un matin sale, les bouteilles aux mégots flottants.
Tu léchais les plaies de tous ces bonheurs manqués
Comme le chat qui avait achevé les moineaux.
Tu voulais t'allonger dans une vie de grisailles.

Quand soudain vint un monde aux millions d'amitiés,
D'autoportraits brillants aux couleurs bien cirées.
Ta face flatteuse illustrant ton profil,
Tu donnais ta vie comme tu voulais qu'on la prenne.
Dans ce grand marché blanc aux milliards de vitrines,
Parqué dans ton échoppe tu pouvais être aimé :
Tu étais le beau, le bien, le désir idéal.

Tu flattas les flatteurs, fédéra les rancœurs
Mais jamais ton reflet ne brillait dans leur twite.

Puis surgit violemment un vertige de conscience;
Tu avalas d'un coup tes cachets de fatigues.
Dans une chambre beige au plafond de néons,
Ta famille, tes amis, le docteur chuchotaient.

A la fenêtre, trois moineaux s'envolaient.