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J Ciaude DUMOLIN

Le Trépied.

Quand, avide d'équilibre, le chancelant bipède,
Tangue sur les mouvances instables de la vie,
Pour que sa route tracée, jamais ne dévie,
Il forge des tuteurs qui lui viendront en aide.

Mais le destin pavé par tant d'iniquités,
Délivre à chacun des supports différents,
Qui de notre socle toujours, en seront les garants,
Contre vents et marées, assurent sa pérennité.

Parfois, même la prodigalité divine,
N'accorde pas, le moindre coton-tige,
Une allumette ou la moindre petite pige,
Pour soutenir l'édifice, que le temps ravine.

Alors par de-là les océans et les terres,
Arrivent avec leurs grands yeux surpris, leurs couleurs,
Des soutiens monnayés arrachés au malheur,
à leurs racines profondes, aux affres de la guerre.

Dieu dans sa bonté infinie et suprême,
M'accorda un trépied digne des plus grands rois,
Qui pourra supporter une partie de ma croix,
Et me sustenter en période de carême.

Formé de trois grands piliers, robustes et droits,
Un fait de béton rigide, et de l'acier le plus dur,
Sans faiblesse apparente, avec un grand cœur pur,
Qui toujours saura me préserver des grands froids.

Un autre en bois de chêne, sensible aux orages,
Au caractère trempé, réfutant les coups d'mer,
A fragilisé l'équilibre d'une bâtisse éphémère,
En claquant la porte, ébranlant les étages.

Quant au troisième, c'est une belle chandelle,
Faite de bois vert, sans plier pour autant,
Qui épaule chaque fois que les caprices du temps,
Secouent l'harmonie de notre frêle Tour Eiffel.

Mais quand venu sera, le moment fatidique,
D'étamper unis mon ultime demeure,
Tous trois seront présents à l'instant où je meurs,
Soutenus par ceux, que la postérité fabrique.