Ô combien, De ces rameaux purs le soupir des ans A dérobé dans le verger mûr des saisons et que d'abîmes sourds Ont englouti la cime des jours En précipitant le pourpre levant En sombre couchant Quand le trouble des couleurs gouverne L'etoffe des cieux devenue assez terne Sous les amples replis de sa traîne remplie d'auréoles jaunies par la lampe de vie.
Ô combien, de l'oiseau, au loin, à tire- d'aile L'echo point de sa lyre puis chancelle Tant l'azur en sa beauté se voile De la simple clarté des etoiles Lointaines lucioles bientôt defuntes Dont les ombres luisantes tintent Sous les sabots dorés de l'aurore Que chevauche l' aube sonore;
Ô combien, De tes yeux clos ô nuit La crue du jour luit là où s'égarent papillons de minuit Sur les ailes de songes eblouis Au ciel bleu de l'esprit danse L'infinie melodie du silence!