Vos
poèmes

C’est une ébriété constante et millénaire
Que notre odyssée,
Rayon sauvage de lune et de la crinière
Un poil hérissé.

Le Monarque passe sérieux dans son palais
Noir. Nos nénuphars
De princes croassant nous entendent râler
De n’avoir de phare.

Ou bien d’en avoir trop : dix, mille ou bien dix-mille !
Des lopins de cire
Pour toujours se voir, soi, voguant dans cette ville
En pleurant de rire.

Nous sommes des éclats frêles mais courageux,
Ivres élancés,
Pressés par le Roi et, petits pions d’un grand jeu,
Niais dans l’Insensé.

_Petits, petits ! Petits rayons de lampe et poils
De rat, approchez !
Vous deviendrez le jour au pelage d’étoiles :
Suivez le cocher.

Terribles sont leurs vœux. La tête ils ont hochée
Pour être à ma place.
Mais rien n’est vrai sans Moi, déjà qu’ils sont fauchés,
Misérable race._

Que sais-je, enfin, que sais-je, perdu dans mon peuple,
Croasseur, râleur,
De l’Immense qui m’est offert, à moi, un meuble,
Par mes yeux et l’Heure ?

Je sais le goût du vin, plus divin que les psaumes ;
Sobre je suis sourd.
J’avance sous le ciel, j’avance comme un somme,
Mais je sais l’amour.