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Guy RANCOURT

Des airs de Maryline sur ta vielle

Et nos amours reviennent encore et toujours
Comme une poignée d'immortelles dans le coeur de ma belle
Et nos amours reviennent encore et toujours
Comme une galantine à la bécassine ô ma douce Maryline !

Et nos amours reviennent encore et toujours
Comme une éternelle fringale
Et mes yeux se régalent de ton regard
Ô ma divine Maryline !
Mes dents blanches mangent tes seins roses
Si tendres mandarines
Et mes narines hument tes aisselles
Soyeuses aromatisées de cannelle et de tangerine
Et ma bouche affamée gourmandise tes lèvres écarlates
Au goût de miel et de clémentine

Et nos amours reviennent encore et toujours
Comme une éternelle farandole
Et mes phalanges caressent ton corps
Comme les cordes de la viole
Tandis que valsent dans ma cervelle des milliers de lucioles
Et que trottinent dans ma tête
Des milliers de chevaux attelés à leur carriole
Et ma main droite tourne la manivelle de ma vielle
Qui chante des refrains pour ma demoiselle toujours belle
Maryline Maryline résonne luth et mandoline
Maryline Maryline chantonne un air de flûte et de hautbois
Là-haut sur la colline

Et nos amours reviennent encore et toujours
Comme une éternelle gerbe
J'ai cueilli dans ton jardin tant de fines herbes
Tu te rappelles mes mains pleines de verveine et de romarin
Tandis que les tiennes ô ma douce Maryline
Chargées de tant de sauge, lavande et marjolaine
Ta bouche est un bouquet de menthe et de jonquilles
Et ton coeur un champ de trèfles et de trilles
Et nos amours roulent sur les tapis
De silènes et les talus de chrysanthèmes
Maryline ô mon anémone si fragile et si bonne !

Et nos amours reviennent encore et toujours
Comme une éternelle envolée
Aussi blanche que l'harfang et le plectrophane des neiges
Aussi bleue que le geai et le bruant indigo
Aussi rouge que le cardinal et le tangara écarlate
Toujours ensemble au rendez-vous de l'outarde au printemps
Ensemble à jamais à l'au revoir de l'oie blanche en automne
Tes bras d'aigle doré m'emmènent si haut dans le ciel azuré
Tes yeux d'albatros me poussent si loin sur l'océan bleuté
Maryline Maryline sifflent les cygnes me faisant signe

Et nos amours reviennent encore et toujours
Comme un bel air d'hirondelle au bout de ma vielle
Et nos amours reviennent encore et toujours
Comme un vieil air de mandoline ô ma douce Maryline !