L'évidence jaunit leurs neurones Comme la morve du catarrhe Affidés de Prudhomme Et du prosaïque Jourdain Ils ne cessent de parader En jouant du tocsin Et prodiguent leur enseignement D'un stupéfiant ésotérisme Comme des Bouddha entrelardés Ils ont conquis de haute lutte Uns sagesse immarcescible Qui leur permet en toute lattitude De scander leur aphorisme : « Y a qu'à faire ci, y a qu'à faire ça Et tout sera comme c'est déjà le cas » Voilà bien la formule magique Qui musèle tout récalcitrant Et tous ceux qui pensent à tort Que ce monde est bien retors Ils tendent ensuite quelqu'amulette Carte de visite ou adresse électronique A leurs victimes stupéfaites Sous l'effet de ce puissant narcotique Que ces chamans auto-proclamés Leur ont offert en postillons Faisant flèche de tout bois Jouant parfois les indignés Ces Robin Wood de pacotille Dont les haies scalpées Forment leur seule forêt Laisseront ainsi leur glorieuse épitaphe « Yaka me laisser tomber ».
