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Giovanni BENINI

Les sortilèges de la nuit : Nosferatu 1

Imprécation
Parce que je n'espère plus en l'espérance
Mon sang s'est tari tel la source d'un désert
Parce que depuis mille ans, j'attends la sentence
Je reste prisonnier d'un éternel enfer
Réveillez-vous et priez pour les trépassés
Priez pour qu'ils ne reviennent hanter vos nuits !
Que cherchez-vous dans ces cimetières meurtris
Votre effroi sur tous ces visages piétinés ?
Votre pitié n'est que le masque de la honte
De ne pouvoir aimer ce qui n'est pas à vous
Car je vous connais, un seul bien à vos yeux compte
Cette pauvre vie que vous trainez à genou !
Et qui ose encore m'appeler le non-mort 
Vous, sépulcres blanchis, vous, flasques matamores ?
Que de vanités coulant dans les caniveaux !
J'ai, des siècles durant, visité vos tombeaux
Où vos os rongés sifflaient comme des vipères
J'ai, des siècles durant, erré dans vos caveaux
Ces villes où des fantômes cherchent leur partenaire
Linceul de chairs ! Vous chuchotent les vermisseaux
Invocation
Wilhelmina ! Ma douce flamme tournoyante
Tes longs cheveux de jais capturaient les étoiles
Tes yeux de fougère s'ouvraient comme des voiles
Mon cœur voguait vers les îles étincelantes
Et les nuits nous errions consumés par ce feu
Somnambules foudroyés, phénix fabuleux !
Alors, l'hiver enfonça ses serres glaciales
Ta gorge de saphir s'est fracassée en râle
J'ai sombré dans les abysses du désespoir
J'ai imploré tous les Dieux, ces cruels absents
J'ai sondé les cryptes où rôdaient des déments
Satan Trismégiste, Belphégor, anges noirs
Damnés de la terre, Réprouvés des enfers !
C'est vous que j'invoquais dans ma folle colère
Pour que l'aube brille à nouveau dans son regard
Je me suis perdu dans d'atroces cauchemars
Je me suis livré à d'horribles liturgies
Du sang d'innocents inondait l'ignoble autel
J'ai profané les chairs comme un hideux impie
Wilhelmina ! Wilhelmina ! Quel sort cruel !
Du fond du gouffre obscur où mon âme est tombée
Je te prie, toi, l'unique que j'ai aimée
Apporte-moi la délivrance, enfin mourir
Quitter ce corps répugnant et enfin dormir