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Gilbert CZULY-MSCZANOWSKI

Les nouveaux retraités

Ils en ont rêvé, ils y sont arrivés.
Approchez, touchez-les vous ne rêvez pas.
Ces vieux là sont marrants ne leur dites pas
Qu’ils sont vieux, même pour rire, surtout pas.
Ils ont le bout joyeux, ces joyeux rentiers !

Quelquefois par deux, tout neufs, bras sous le bras
Voyez les se promener et s’afficher.
Comme hier, désirer, toucher, acheter
Sans souci désormais de voir arriver
La chose, comme ils disent, qui ne va pas !

Ils ont tous les points, toutes les années,
Des relevés, des documents archivés,
Des contrats jaunis soigneusement planqués,
Des certificats, des cachets pour prouver
Les années, les pépés, les mémés !

Et maintenant posez leur la question ;
Comment ont-ils fait et ce qu’ils ont gagné ?
C’est oublié et voici leur dernier né :
Pas un berceau, un landau, ça c’est plié
Mais un gros “bahut ” haute finition !

Parfois parmi eux on voit des imposteurs.
Ceux qui colorent un passé sans honneurs,
Teintent les maigres cheveux qu’ils ont gardé
Et s’exhibent chèrement bien habillés.
Tous cadres au final, allez vérifier ?

C’est un tableau on ne peut plus émouvant
Que ces vies dans l’attente d’un instant.
Innocents retournant en maternelle,
Crédités sans la peur habituelle,
Entrant gaiement au club du vieillissement !

Ils sont féroces ces nouveaux retraités.
Ils clament fièrement d’avoir mérité.
Que leurs jeunes enfants n’ont qu’à travailler.
Qu’eux, vont enfin profiter et voyager !

Je vous confirme qu’on peut les détester,
Chantant aux alentours qu’ils ont bien cotisé.
Quand leurs visages sont bouffis et rieurs
Et défient soudainement tous les malheurs !