Sale temps pour les chiens ! Depuis six jours, L’odorat, le goût, Me font défaut. Aucun parégorique Ne vient à bout de ces maux Qui troublent mon sommeil. Est-ce l’entrée de l’hiver Qui me voit en si mauvaise posture ?
Sale temps pour les chiens ! Ah! Comme dans mon lit ce matin Je serais bien resté. Mais hélas ! L’existence ne m’a pas Donné le choix Et dans cette tour* inhumaine Depuis trois mille cinq cent vingt jours, A l’aube je me rends.
Sale temps pour les chiens ! Qui, vont et viennent A des heures régulières Pisser sur le temps Et qui parfois, souvent même ! Font les beaux devant leur maître, Assis ! Couchés ! Debout ! Pour une gâterie artificielle !
Sale temps pour les chiens ! Le seigneur s’amuse De les voir obéir, Mais quand usé par la tâche, Dans le coin D’une sombre pièce, Le monarque ordonne De ne plus bouger Car un jeune chiot Bien docile est là prêt à surgir !
