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Gérard DERIVIERE

Privilèges

Il m'arrive parfois de songer à tous ceux
Qui moururent silencieux sur l'échafaud poisseux,
En ces années troublées et révolutionnaires
Oubliées par un roi qu'on disait débonnaire.

Ces têtes qui roulèrent dans un panier d'osier
Dont le bois nourrira les flammes d'un brasier,
Furent celles des mépriseurs de l’horrible souffrance
De trop de malheureux vivant sans espérance

Qui justifiant ainsi leur désir de vengeance,
Sourirent au trépas d'une funeste engeance
Condamnée à la mort parce qu'elle était née
De parents insouciants socialement damnés.

Le sang qui s'écoulait des corps décapités,
Retirait aux remords toute velléité.
Il brillait de l'éclat qu'on souhaite à la justice
Que d'aucuns cependant avaient rendu factice.

Les tyrans abattus, l'homme pouvait renaître
Et sourire à sa vie dont il serait le maître.
Les élus proclamés, qui pouvait en douter,
Seraient les pourfendeurs d'un passé redouté.

Mettant fin sans émoi à un absolutisme
Qui condamnait les hommes soumis au despotisme,
Le discours reconnu fut celui des héros
Qui, à leur tour, souffrirent de ces maux viscéraux