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Georges ORFILA

Les enfants de la Terre

Dans une île minuscule en plein océan,
A des milliers de kilomètres des terres habitées,
Des albatros friands de flétans
Se meurent, par l'Homme, contaminés.

La mer n'est plus qu'une décharge publique
Dans laquelle chacun déverse ses déchets,
Des hydrocarbures aux sacs plastiques,
Immondices de marins ou de plaisanciers

Tortues qui agonisent, requins décimés,
Baleines dépecées à des fins « scientifiques »,
Thon rouge complètement épuisé,
Retours de pêche problématiques,

Plus de poissons dans les filets.
La manne océane se réduit comme peau de chagrin.
Mais où sont donc roussettes et carrelets,
Où est passée la faune du monde sous marin ?

Filets dérivants, bateaux usines,
Pêche à la grenade, massacres de dauphins,
Tout un monde que l'homme assassine,
La faim justifiant les moyens.

La faim de sept milliards d'humains
Prêts à s'entre tuer pour la dernière raie
La dernier congre ou le dernier aiglefin
Et qu'importe les adeptes du parler vrai ?

Les opérations coups de poing de « Green Peace »
Sont autant de coups d'épée dans l'eau,
Les mises en gardes des biologistes
Lettres mortes, bonnes pour le caniveau.

Les enfants de la Terre jamais rassasiés
Continuerons à puiser au fond des mers
Sans jamais se questionner
Sur ce qu'ils laisseront à leurs frères,

Sans se soucier de l'avenir de l'humanité.
La tristesse m'accable en pensant à nos enfants
Et à l'affligeant spectacle des fonds ravagés,
Décombres d'un jusque boutisme navrant.

Il est grand temps de s'interroger.
Il est grand temps de dresser un bilan,
De prendre des mesures pour endiguer
Cette hécatombe, ces débordements,

Afin que nos descendant puissent
Comme nous s'émerveiller d'une girelle,
D'un poisson clown, qu'ils s'éblouissent
A la vue d'une langouste, d'une truite arc en ciel.

Gardons espoir en la sagesse humaine.
Acculé dans ses derniers retranchements
L'Homme réagira peut-être sans grande délicatesse