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Gabriel FRANCESCHINI

Toujours plus vite !


Au temps de mon éphéméride,
Tous mes versos se dilacèrent,
Quand les rectos se désespèrent
A compter déjà tant de rides ;
Mes jours s’égrènent en éclairs blancs,
Mes nuits s’enfuient en tire-laine,
Et tout mon tout de porcelaine
Prend les couleurs d’un faux semblant.
Mes mois s’enchainent à tire d’ailes
Et mes années en un seul jet
S’inscrivent nulles et sans objet
A chaque retour d’hirondelles ;
Mes matinées perdent leurs heures,
Midi se la joue sur le pouce,
Même mes tantôts virevoussent,
Rétrécissant tous mes bonheurs.
Mes soirées ne font que passer ;
En moins de rien le sablier
Vous reprend votre tablier,
Parlant de vous au temps passé.
Et le présent qui va bon train
N’a pas le temps de ses serments,
Que déjà précipitamment
Il écrit hier dans nos quatrains.
Même nos mots s’en vont presto,
Pour deviner nos lendemains,
Voyant aux lignes de nos mains,
Ce qui viendra bien assez tôt !
Toujours plus vite il faut aller,
En un tour de mains, nos chemins
Nous conduisent vers nos demains
Et vers le ciel et ses allées.
A bride abattue on se tue,
A vouloir tout en un instant,
Quand on pourrait de tout ce temps,
Voir l’ataraxie en vertu !
juillet 2011