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Gabriel FRANCESCHINI

La chance.

D’un simple coup de dés, la perfide malice
Transforme en un instant, en ineffable fable,
Les chemins de nos vies, qui vers le précipice,
Nous emmènent si bien, au pas inévitable.

Selon la position de notre bonne étoile,
Au gré de ses envies ou de ses fantaisies,
Elle souffle le vent, qui fait gonfler nos voiles,
Ou en statue de sel, nous en laisse saisi.

Hasard ! Jouez toujours de vos rauques trompettes,
Jetez tous vos bémols sur nos tristes rengaines,
Poussez sur nos destins, vos grêles chansonnettes,
Ou d’une symphonie, faites pèter nos chaines !

Aveugle, sans pourquoi, nous pointant de l’index,
Comme un orage fou, en plein milieu d’été,
D’un simple coût du sort, changeant notre contexte,
Elle nous met K.O., nous laissant hébétés.

Alors, sans prévenance, effaçant nos envies,
Se moquant avant tout de nos bons équilibres
Elle pose à côté, notre vielle exuvie,
Disant que l’émotion, n’est que lai de félibre !

Le ciel est un gredin qui s’amuse de nous,
Tels des soldats de plomb, dans les mains d’un gamin,
N’ayant de compassion, ni pour ceux à genoux
Et encore moins d’ailleurs pour tout le genre humain.

Ne prie donc plus le ciel, si tu veux de la chance,
Il ne t’aidera pas ! Ne crois pas cet adage,
Ce n’est qu’un simple jeu, truffé d’incohérence,
Qu’on raconte aux enfants, dans les livres d’images.

Prends-toi en mains tout seul, fabrique ton courant,
Accepte de jouer aux lois du qui perd gagne ;
La vie n’est qu’un moteur, tu es son carburant
Et tu n’avanceras, que si là tu te magnes !

juin 2011