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Franz-Olivier SEEWALD

Adieu Printemps

Où es-tu douleur ma sirène
Sur notre empire assis reine tu resteras
Même proche peine lointaine
Une écharde que j’aime et qui un jour m’aima

Matin ton chant ne m’atteint plus
Le facteur en silence cherche une lettre absente
Assez celle qui m’aima s’est tue
Quand elles sentent encore les fleurs fanées nous hantent

De nos rires reste l’écho
Dont les hoquets se perdent en sinistres ballades
Fuyez ces ruines mon château
L’amour est après nous comme un oiseau malade
Et toujours un mot qui toujours meurt trop tôt

Ah aimer souffrir délicat
Tu nous ouvres les bras comme un lys ses corolles
Calice bu la mort s’abat
Fulgurance amère qui de romance à trépas
Accueille les abeilles venues payer l’obole

Cette main qu’hier encore contre moi je tenais
Eut un jour ce geste fatal
Cette main qui mon coeur et mon corps dominait
S’en alla brusquement verticale
Cette main que j’aimais m’est perdue à jamais

Cette main mais ce corps aux couleurs de l’été
Qui m’offrait ses saveurs en trésors inavoués
Qu’importe alors les messes et l’ambre
N’est plus frisson de tous mes membres
D’aimer mes coffres sont vides et ma terre déchirée

La parole mêle aux mots leur vieux sens d’hier
Les voix palissent mais l’on se tait
Les yeux n’ont plus le même attrait
Le coeur une forêt que ronge le désert

On se terre on parle d’avant
D’un avant où depuis poussent l'aubépine
La marche au soir venu prend des airs militaires
On se sait vaincus mais pourtant
On essaie de retarder la drôle de guerre
Qui dans les tranchées creuse impatiente et piétine

Le drame vient des larmes sur les armes levées
Au dernier acte les masques tombent
Les yeux sont calmes comme des bombes
Les souvenirs ont des habits de naufragés

Le temps n’est plus qu’une géhenne
Adieu printemps voici venue la haine